Depuis 2021, Victoria vit dans le quartier Lespès à Anglet. Quand elle a emménagé, l’appartement venait d’être rénové. Dès la deuxième année, des signes inquiétants sont apparus : de petites taches noires sur les murs. « Les gardiennes parlaient de ponts thermiques. Mais à la fin de l’hiver, c’était carrément un mur entier qui était devenu noir », raconte-t-elle.

Elle a tout tenté : faire repeindre trois fois, à ses frais, les murs par des artisans, installer des déshumidificateurs, chauffer le logement de septembre à juin… Mais rien n’y fait. L’humidité revient, s’infiltre, ronge tout. Les papiers peints de tout le logement ont dû être enlevés pour éviter qu’ils ne pourrissent, et une chambre a même été condamnée.

En plus de l’inconfort s’ajoute un fardeau financier : les factures d’électricité ont explosé – environ 260 € par mois, contre 100 € la première année où ils vivaient dans le logement. Et le déshumidificateur, indispensable, coûte 70 € de plus chaque mois. Aujourd’hui, des fissures apparaissent aussi sur les murs. Un nouveau symptôme de l’état dégradé du logement.

Mais en plus de cette situation déjà très pesante, ce sont surtout les conséquences sur la santé de sa fille et sur la sienne qui l’alarment. « Ma fille a des problèmes aux poumons. Quant à moi, je suis sous aérosol en permanence. Nos médecins ont fait des analyses, mais ils ne nous trouvent aucune maladie particulière : ils disent eux-mêmes qu’il y a de très fortes chances que ce soit l’humidité ambiante de notre logement qui cause nos problèmes. »

Face à l’inaction et au manque de réponses, Victoria a décidé de rejoindre le collectif d’habitants de son quartier accompagné par Alda : Alda Lespès. « J’ai participé dès que j’ai pu. Et grâce à la mobilisation, il y a eu des avancées : des travaux de VMC et d’isolation extérieure sont prévus, et mon logement va être refait. »

Grâce à ses efforts et à ceux du collectif Alda Lespès, le combat de Victoria commence à porter ses fruits, mais ce n’est malheureusement pas le cas pour grand nombre de situations similaires au Pays Basque. Comment accepter que ce genre de conditions de vie soit devenu si commun ?