Alors que se tenait aujourd’hui au Tribunal de Bordeaux une nouvelle étape de la procédure visant à permettre à Charlène d’obtenir la reconnaissance de sa nationalité française, des militants d’Alda venus de Bayonne et Bordeaux ont mené une action symbolique face au Tribunal, devant la plaque gravée avec l’article 15 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme “Tout individu a droit à une nationalité”. Alda dénonce la nouvelle demande de renvoi de l’affaire par la vice-procureure, et appelle le Tribunal à mettre fin à l’apatridie injuste et illégale dont est victime Charlène.  

“Pas de carte d’identité, de carte vitale, de chéquier, de droit de vote,…” : les militants d’Alda venus de Bayonne et de Bordeaux ont brandi la liste des droits dont est privée Charlène, condamnée à être apatride dans son propre pays, tandis que la danseuse Amandine Da Costa mettait en exergue la plaque gravée de l’article 15 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme “Tout individu a droit à une nationalité”. Un emplacement symbolique choisi par Alda pour dénoncer la situation complètement inhumaine dont est victime Charlène (1), alors que se tenait une audience de mise en état devant permettre au juge de constater la présence du document attestant la conformité de l’acte de naissance de Charlène, réclamé par ce même tribunal en 2019 et fourni par le Consulat du Cameroun à Paris en septembre 2021. 

Pourtant, et malgré l’apport de ce document prouvant son identité et qui permettrait à Charlène de se voir délivrer le certificat de nationalité française auquel elle a droit, ses deux parents étant français (2), les renvois se succèdent : l’audience initialement prévue le 19 septembre a été renvoyée au 10 janvier, puis au 14 mars, et la vice-procureure a demandé à présent un renvoi au 9 mai. 

Les conclusions de la vice-procureure ne laissent planer aucun doute sur sa volonté de refuser à Charlène sa nationalité, à laquelle elle sait pourtant que Charlène peut prétendre de plein droit. Son grand frère Maxime, qui était dans la même situation qu’elle, s’est vu reconnaître la nationalité. C’est probablement pour cela qu’elle joue la montre en demandant renvoi sur renvoi, et pour des prétextes fallacieux puisque la justice dispose à présent de tous les documents requis !  C’est incompréhensible que la justice puisse prolonger sans fin le calvaire de Charlène. Chaque renvoi ne fait que la priver un peu plus du droit légitime de vivre sa vie et la condamne à rester dans une prison sans barreaux : c’est pourquoi nous demandons au Tribunal de Bordeaux de mettre fin à cette situation ubuesque et de faire de l’audience du 9 mai une audience de plaidoirie, et non pas une énième audience de mise en état, qui lui permettra de rendre son jugement.”  dénonce Xebax Christy, président d’Alda. 

Alda annonce qu’elle poursuivra sa mobilisation jusqu’à ce que la situation de Charlène soit résolue et donne d’ores et déjà rendez-vous au 9 mai. Celles et ceux qui veulent soutenir Charlène peuvent signer la pétition demandant au Tribunal de Bordeaux d’agir : https://www.change.org/p/tribunal-de-grande-instance-de-bordeaux-charl%C3%A8ne-doit-retrouver-le-droit-de-vivre-sa-vie

(1)  En savoir plus : https://www.alda.eus/charlene/

(2) Article 18 du code civil : « Est français l’enfant dont l’un des parents au moins est français ».