Ce jeudi 14 décembre à 9H50, une quarantaine de militants de l’association Alda s’est rendue au siège d’AFC promotion, entreprise de promotion immobilière dont le directeur opérationnel est M. Alain Lalande.

Également bailleur à titre personnel, M. Lalande s’est rendu coupable d’une série de fraudes sur un logement qu’il loue au 48, avenue Foch à Biarritz. Dans le métier jusqu’au cou, on peine pourtant à croire qu’il ne connaisse pas les lois régissant la location. Il pensait le faire incognito et en totale impunité…c’est raté.

Premières fraudes

Il a loué ce T2 à une jeune travailleuse de Biarritz pour un loyer mensuel de 527 euros mais avec obligation de louer une place de garage-parking à 213 euros ce qui porte le loyer à 740 euros mensuels. Étrange montage pour ce logement Pinel, dont on aimerait bien connaître les raisons.

La première des fraudes réside dans le fait qu’il a exigé à cette locataire un dépôt de garantie de 1500 euros alors que la loi ne lui permettait de demander que l’équivalent d’un mois de loyer.

Après le départ de cette locataire le 28 septembre dernier et malgré un état des lieux irréprochable, M. Lalande a refusé de lui rendre son dépôt de garantie, ce qu’il était tenu de faire dans un délai d’un mois maximum, arguant qu’il attendait l’appel de fond du syndic concernant les charges. Alors même que le bail ne prévoit pas de régularisation de charges et que si c’était le cas, il ne pourrait lui retenir que 20 % de l’équivalent d’un mois de loyer soit un peu plus d’une centaine d’euros dans son cas.

Restitution de l’argent

Les militants d’Alda, qui accompagnaient l’ancienne locataire de M. Lalande, ont assuré qu’ils ne repartiraient qu’après le versement des 1500 euros. Acceptant de discuter avec trois représentants des activistes, M. Lalande a effectué le virement de la somme en question sur le compte de l’ancienne locataire.


Fraude à l’encadrement simple des loyers

Mais il n’en n’avait pas terminé pour autant avec Alda. En effet, la cellule d’investigation de l’association a pu constater que suite au départ de sa locataire le 28 septembre, M. Lalande avait aussitôt mis le logement en question en location via une annonce publiée sur le Bon Coin. Mais il en a passé le loyer à 1050 euros (sans qu’aucun travaux n’ait été réalisé entre les 2 locations) !
C’est complètement illégal et en totale infraction au gel des loyers à la relocation en vigueur sur la zone tendue du Pays Basque dont Biarritz fait bien sûr partie. L’actuelle locataire paie donc 310 euros de trop chaque mois (et a dû payer, elle, 2100 euros de dépôt de garantie). Et combien de Biarrots se sont donc vus exclus de l’accès à ce logement de par cette violation de la loi, pour un logement en partie financé par nos impôts (car bénéficiant d’un dispositif Pinel de défiscalisation) ?

Un combat vital

Alda défend bec et ongles le respect de l’encadrement simple des loyers en vigueur dans la zone tendue du Pays Basque car sans lui, les loyers du parc ancien auraient depuis longtemps explosé dans les mêmes proportions que ceux du parc neuf, empêchant une grande partie de la population locale de continuer à se loger au pays.
C’est un combat vital donc, qui fait que l’association se montre intransigeante en la matière et n’hésitera pas à rendre publics les noms des propriétaires ou agences pris en flagrant délit de violation de ce gel des loyers à la relocation en vigueur dans les 27 communes de la zone tendue du Pays Basque (Cambo, Espelette et Halsou ayant rejoint les 24 communes traditionnelles).

Engagement à régulariser le loyer

M. Lalande s’est engagé devant les 3 représentants d’Alda à régulariser au plus vite la situation de l’actuelle locataire et de son loyer. L’association lui a signifié qu’elle le vérifierait dès la semaine prochaine et qu’elle repasserait à l’action dans le cas contraire. La quarantaine de militants d’Alda rassemblés devant le siège d’AFC Promotion a donc levé le camp, à 10H30, avec parmi eux l’ex-locataire ravie d’avoir aussi vite récupéré ses 1500 euros.