Ce vendredi 2 juin, une quarantaine de militants d’Alda ont installé une petite plage dans un quartier de Lahonce, rebaptisé Lahonce-sur-Mer pour l’occasion, devant un appartement aux volets clos. Ils entendaient dénoncer ainsi l’augmentation abusive et illégale de 600 euros du loyer de ce T3, en violation de l’encadrement des loyers à la relocation, en vigueur sur les 24 communes de la zone tendue du Pays Basque, dont fait partie Lahonce. Alda en appelle aux pouvoirs publics pour faire respecter la loi en la matière, de plus en plus souvent bafouée sur la côte basque et le rétro-littoral. L’association de défense des locataires entend faire respecter de manière stricte cet encadrement simple des loyers. Elle annonce d’autres actions à venir sur ce terrain, ainsi que des assignations au tribunal.
Devant cet appartement de la rue Condisteguy à Lahonce, le spectacle est inédit en ce vendredi 2 juin au matin. Transats, serviettes de bain, touristes de luxe en maillot ou en peignoir de bain, et un fond sonore fait de bruits de vagues et de cris de mouettes et goélands, l’association Alda a recréé une petite plage face à un T3 couvert de rubalises, affichettes et banderoles. Celles ci annoncent la couleur « Urgence logement », « Augmentations illégales des loyers STOP ! », « Herrian bizi nahi dugu » (= »Nous voulons vivre au pays » en langue basque). L’humour est de mise mais la colère et la détermination sont pourtant palpables.
Lahonce-sur-Mer
En rebaptisant ce quartier Lahonce-sur-Mer, l’association de défense des locataires entend en effet s’opposer à l’augmentation qu’elle juge abusive et illégale de 600 euros du loyer de ce T3 au mois de mars dernier (1). « La propriétaire a fait passer le loyer de ce T3 de 840 euros à 1420 euros, violant ainsi l’encadrement des loyers à la relocation en vigueur à Lahonce et sur le reste de la zone tendue. Elle exige en plus aux futurs locataires de présenter un revenu au moins trois fois supérieur à ce montant de loyer ! » dénonce Ainize Butron, la co-présidente d’Alda, rajoutant : « Vivant à Nice, elle a peut-être confondu Lahonce avec la côte d’Azur. Nous ne laisserons pas la population locale, dont le revenu moyen ne permet pas de prétendre à la location de ce T3, se voir ainsi exclure de l’accès au logement ! ».
Faire respecter l’encadrement des loyers
Des militants ont distribué dans les boites aux lettres du quartier un tract dénonçant cette situation et expliquant que « L’encadrement des loyers à la relocation, en vigueur sur Lahonce et dans 23 autres communes du Pays Basque, interdit d’augmenter le loyer au renouvellement du bail ou quand il y a changement de locataire, au-delà de l’indice IRL. Cette mesure protège le parc ancien et y maintient les loyers à un niveau moins déraisonnable. Si ce dispositif n’existait pas, la situation actuelle du logement serait bien pire et aurait échappé à tout contrôle. C’est pourquoi Alda veille à son respect et mène des actions ou fait assigner en justice les propriétaires et agences qui ne respectent pas ce dispositif. »
Appel aux pouvoirs publics et avertissement d’Alda
Le maire de Lahonce, M. David Hugla, est rapidement arrivé sur les lieux. Il a déclaré comprendre l’indignation des militants d’Alda et s’est engagé à veiller à ce que l’encadrement simple des loyers soit respecté, dans le cas de ce T3 comme dans celui de tous les logements de sa commune. Les militants ont quitté la plage improvisée non sans promettre des suites à cette mise en scène parodique. « Nous en appelons aux pouvoirs publics pour qu’ils fassent respecter l’encadrement des loyers et qu’ils sanctionnent sévèrement ce type de comportements. » a déclaré Lara Saget, porte-parole de cette action, qui a également annoncé d’autres actions à venir sur ce terrain ainsi que des assignations au tribunal « Nous ne tolérerons aucune violation du gel des loyers à la relocation. A bon entendeur salut ! »
Il est clair en tout cas que ce T3 là au moins ne pourra désormais pas être loué au dessus de 840 euros.
Alda, le 2 juin 2023
(1) 1460 dans cette annonce parue le 16 mars 2023 dans le Bon Coin pour un appartement loué jusque là à 840 euros (et 10 euros de provisions sur charges).