Le PLH prévoit qu’entre 2021 et 2026, 47% des nouvelles constructions seront des logements sociaux. Mais, même en admettant que cet objectif soit tenu, cela ne suffira ni à combler le très grand retard pris par une majorité des communes concernées sur les dernières décennies, ni à répondre aux attentes de la population. 7 530 nouveaux logements sociaux sont prévus sur la période, mais il y a plus de 11 000 demandes de logements sociaux chaque année. La durée moyenne d’attente pour un logement social est actuellement de 22 mois en Pays Basque, alors qu’elle est de 11 mois en Nouvelle Aquitaine. Seule 1 demande sur 6,5 aboutit.

Dans une région où les prix s’envolent comme la nôtre, un autre phénomène vient aggraver le problème. Faute d’encadrement strict de l’accession sociale à la propriété, des logements sociaux finissent par être revendus au prix du marché, quittant donc le parc social et terminant même parfois en résidences secondaires ou en meublés touristiques ! On en connaît des exemples déjà anciens à Saint-Jean-de-Luz ou à Biarritz. C’est complètement inacceptable et il faut rendre impossible ces évolutions choquantes. Pas un seul logement social ne doit terminer sur le marché spéculatif !

Certains baux emphytéotiques, et notamment le BRS (Bail Réel Solidaire) ont le mérite d’abaisser le coût de l’accession en distinguant le bâti du foncier (les acquéreurs achètent les murs mais ne font que “louer” le foncier). Ils présentent surtout l’intérêt de bloquer les risques de spéculation, car pour acheter, maintenant ou dans cinquante ans, il faut rentrer dans les critères sociaux. Aucun système d’accession sociale engagé à partir d’aujourd’hui ne doit être moins vertueux que cette solution !

Dans tous les cas, il faut prioriser le locatif pour le parc de logements sociaux. Il vaut toujours mieux que la puissance publique, les bailleurs sociaux ou des coopératives sociales d’habitants gardent la maîtrise, au moins de la propriété du foncier, et encore mieux de la propriété collective des logements. C’est la meilleure garantie pour que le logement social reste définitivement social.