LES VAUTOURS : AFC, A Fond le Cynisme ? 

Alexandra François-Cuxac, AFC pour les intimes, Paloise d’origine, est installée à Biarritz d’où elle dirige sa société AFC Promotion, société immobilière spécialisée dans le résidentiel. Ce n’est pas n’importe qui. Membre du Conseil exécutif du Medef, elle est présidente de la Fédération des Promoteurs Immobiliers de France, qui exerce des activités de lobbying en faveur des promoteurs immobiliers. La FPI France regroupe 560 sociétés de promoteurs privés pesant un montant de 33 milliards d’euros.

Ni honte ni décence

Du coup, en cette période de crise sans précédent, sanitaire autant que sociale, ce n’est pas des plus précaires dont elle s’inquiète. Elle ne lance pas d’appel à l’aide pour celles et ceux qui ont de plus en plus de mal à se trouver un logement ici, en Pays Basque. Elle ne pousse pas de cris d’alarme devant l’envolée des prix des loyers. L’insuffisance criante du nombre de logements sociaux ou des listes d’attente de plusieurs années pour avoir une place en HLM ne la chiffonnent pas.

Non, dans le Sud-Ouest du 13 mars dernier, AFC monte au créneau en défense de… l’aéroport de Biarritz, affecté par la crise du coronavirus. Elle s’inquiète de voir la côte basque « s’enclaver ». Pourtant, nous croyions justement qu’il y avait une pénurie de logements par rapport à une demande extérieure toujours plus forte, faisant exploser les prix des loyers et du m² ?

La société d’AFC a son siège à Biarritz et comporte des filiales à Bordeaux, Paris, Toulouse et Montpellier. Du coup, Alexandra s’interroge «Quand on a fait le choix d’habiter et de travailler au Pays Basque, l’avion est un précieux outil de travail. Mes salariés, qui sont sur plusieurs régions, ont besoin de se retrouver physiquement ». Sous-entendu, plutôt que de se réunir sur Paris où nous pourrions tous nous rendre en train, je les fais venir tous chez moi à Biarritz, c’est quand même plus pratique pour moi !

Contre le climat et le logement social

On l’aura compris, l’écologie n’est pas la préoccupation première d’AFC. « Pour construire plus, la mise à disposition de foncier est indispensable » martèle-t-elle. Pour pouvoir bétonner toujours plus, notamment dans les régions sous tension immobilière comme la côte basque et le B.A.B., la présidente de la FPI fait du lobbying contre les recours qui bloquent certaines constructions et en faveur de « procédures accélérées » dans les zones tendues.

Entendons-nous bien : AFC veut construire plus pour vendre plus, toujours plus cher, en dégageant plus de bénéfices, pas pour créer plus de logement social. Bien au contraire, la patronne des promoteurs immobiliers privés est partie en guerre contre le monde HLM dans un livre intitulé « L’immobilier au cœur ». Pour elle, « les organismes HLM, pour dégager de la rentabilité, investissent des marchés qui relèvent d’abord du privé ». AFC entend combattre les taxes sur les plus-values immobilières et la surtaxe sur les résidences secondaires.

AFC est radicale, comme elle l’a bien fait comprendre lors d’une conférence de presse « « Si les promoteurs immobiliers m’ont accordé leur confiance, il y a deux ans c’est pour me voir agir, sans fléchir. Car ils veulent que notre pays évolue radicalement, sur ce sujet comme dans tous les autres. » Adepte de la main invisible du marché…immobilier, la présidente de la FPI préconise de supprimer le ministère du logement !

Nos vies valent plus que vos profits !

Nous qui préférons que ce soient les hommes et les femmes de ce pays qui décident comment il doit évoluer, plutôt que les promoteurs privés avides de profits, avons un message pour AFC : faire preuve de moins de cynisme et faire un peu plus attention aux graves problèmes vécus par les habitants de ce Pays Basque où elle s’est installée, et qui eux ont de plus en plus de mal à pouvoir continuer à s’y loger et à y habiter. A bon entendeur, salut !

Sources des informations de cet article : Sud-Ouest, Batiactu, Le Moniteur, La Tribune, Les Echos

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