Originaire du Périgord, Catherine Chantecaille est arrivée en Pays Basque il y a 20 ans. Locataire HLM à Anglet, elle est aide-soignante à l’hôpital de Bayonne.
Aide-soignante
Elle a travaillé un temps à l’unité de soins de longue durée de l’Arrayade, et en est ressortie littéralement lessivée. Manque de personnel, surcharge de travail, rythme insoutenable. « Je me suis abîmée les épaules et la nuque. Tu veux bien faire ton boulot, dans des conditions chaque fois plus difficiles, et tu t’abîmes. » dit-elle, pensive. Elle a été reclassée à l’Hôpital de Bayonne, et aujourd’hui elle s’inquiète : « Ce que j’ai vécu à l’Arrayade, j’ai l’impression de le voir s’étendre à tous les services. Les équipes sont fatiguées, épuisées. Ils nous pressent comme des citrons. Les personnels sont désabusés, mais ils s’accrochent, par conscience professionnelle. C’est maintenant qu’il faudrait les applaudir ! ».
La crise du logement
Avec son enfant de 10 ans et son salaire d’aide-soignante, Catherine a galéré pour se loger, déjà à l’époque. Après 3 ans et demi d’attente, elle a finalement décroché en 2014 un appartement HLM chez CDC Habitat à Anglet. « J’ai dû le refaire entièrement, c’était dégoûtant. Au-dessus de l’évier de la cuisine, des dominos électriques pendouillaient, j’ai rebouché d’innombrables trous un peu partout, j’ai refait les tapisseries, les sols… ».
Son fils a aujourd’hui 22 ans, et cela va être son tour de galérer pour trouver un logement, dans un contexte bien plus tendu et difficile. Ça la préoccupe. « C’est par le logement que je suis arrivée à Alda, en voyant les actions menées par l’association dans ce domaine. Ce que j’ai aimé chez Alda, c’est que c’est une association qui dénonce les problèmes et les injustices, mais qui en même temps propose des solutions et travaille de manière à les faire appliquer ».
Bénévole à Alda
Rapidement, elle participe aux réunions de l’association, à ses actions. « Puis j’ai eu un problème avec SFR, j’ai réussi à le résoudre toute seule, mais j’y ai passé une énergie et un temps fous. 6 mois en tout pour récupérer une somme qu’ils avaient abusivement prélevé sur mon compte ! J’étais à deux doigts de renoncer, ce qui est d’ailleurs leur objectif. Ils ne m’auraient ainsi pas remboursé les 296 euros qu’ils me devaient. J’ai raconté mon expérience dans le journal Alda. »
Effet boule de neige
Rapidement, des gens se sont manifestés auprès de l’association pour dire qu’ils vivaient le même genre de situation que Catherine. Les méthodes commerciales de nombreux opérateurs de téléphonie consistent à laisser le client se perdre auprès d’une multitude d’interlocuteurs du service client avec l’intention de le voir renoncer, abandonner des démarches. Parfois on le harcèle et on l’intimide, avec des mails d’huissier par exemple, pour lui faire payer des factures injustifiées. Beaucoup étaient à 2 doigts de craquer. « On a commencé à les accompagner puis quand on a vu que SFR jouait la montre, on en a parlé dans une réunion d’Alda. On a décidé de taper du poing sur la table. »
Un moment fort
Le mercredi 20 avril 2022, 23 militants d’Alda occupent une agence SFR du centre ville de Bayonne, avec Catherine à leur tête. La presse est présente en masse. « Ça a été un moment fort. Nous avions prévu de rester jusqu’à ce que les personnes dont on s’occupait -et dont certaines participaient à l’action- voient leur situation résolue. On était même prêtes à dormir dans l’agence ! Mais en moins de deux heures, l’affaire était bouclée, on avait gagné. Nous avons pu parler et négocier par téléphone avec un responsable de la région Nouvelle-Aquitaine. SFR s’est engagé à résoudre rapidement les cas que nous défendions, et à nous désigner un interlocuteur officiel et directement joignable pour les cas à venir.» Alda a ainsi permis de résoudre une vingtaine de cas, concernant des sommes entre 50 et 400 euros, et d’éviter beaucoup de crises de nerfs.
Se faire respecter
Catherine met beaucoup d’espoir dans la présentation d’Alda aux élections des représentants des locataires HLM. « Il y a du boulot ! Par exemple, cet été, toutes les parties communes de mon immeuble ont été repeintes. Problème : aucun locataire n’était au courant, personne n’avait été averti. Résultat : les portes étaient fermées et du coup, les joints ont été peints, ce qui ne va bien évidemment pas améliorer l’isolation déjà pas folichonne de nos logements ! Il faut que tout cela change, que nous les locataires HLM soyons vraiment respectés et pris en considération. Alda peut nous y aider ! Alors, votons Alda, on a tout à y gagner ! »