À Cam de Prats (Bayonne), Louise a vu sa facture s’envoler en janvier : +47,8€ d’augmentation pour ses charges mensuelles qui s’élèvent maintenant à 139,20€ (soit 27% de son loyer total!). Depuis la rentrée, Alda reçoit de nombreux témoignages de ce type : + 150€ d’augmentation mensuelle pour un habitant des Hauts du Bedat (Bayonne), +157 € d’augmentation mensuelle pour une habitante de Saint-Jean-de-Luz, etc. Des augmentations de charges et de loyers qui viennent s’ajouter à la flambée générale des prix, et qui mettent le couteau sous la gorge à un grand nombre de locataires.


POURQUOI ÇA AUGMENTE ?

Pour l’instant, il ne s’agit que de provisions de charges, c’est-à-dire que les coûts seront ajustés au fur et à mesure de l’année si la consommation est plus basse que prévue ou si les tarifs énergétiques évoluent… mais à ce stade les hausses sont bien réelles. À qui la faute? À l’inflation et aux coûts de l’énergie, nous dit-on du côté des offices HLM. Concrètement : le chauffage collectif, mais aussi l’éclairage des parties communes ou les ascenseurs qui coûtent plus cher à cause de la montée des prix du gaz et de l’électricité, même avec l’application du «bouclier tarifaire» du gouvernement. Sur les 47,8€ supplémentaires que Louise doit payer chaque mois, 41,31€ sont dûs au chauffage collectif. L’inflation se fait aussi sentir sur les contrats passés avec les prestataires de service.


IDENTIFIER LES RESPONSABILITÉS

La solution : demander aux locataires de réduire leur consommation et augmenter leurs charges ? Une logique de court-terme qui va droit dans le mur : aujourd’hui, avec l’épuisement des énergies non renouvelables (gaz, pétrole, nucléaire) et l’augmentation de leur coût, avec la dérégulation du marché de l’énergie et la spéculation, le problème du coût de l’énergie n’est pas passager. Il faut donc trouver des solutions durables et justes, c’est-à-dire qui ne reposent pas sur celles et ceux qui ont déjà du mal à boucler leurs fins de mois ! Donc oui, tout le monde a intérêt à faire attention à sa consommation d’énergie, c’est une question de bon sens. Mais il s’agit aussi de voir ce qui relève de la responsabilité des offices HLM et de l’Etat. Par exemple, l’un des quartiers les plus touchés par les augmentations de charges prévues en 2023 est Cam de Prats… celui-là même où un plan de rénovation qui devait justement permettre des économies d’énergie a été retardé d’un an !


ALDA AU TRAVAIL

Alda s’est aussitôt mise au boulot sur la question des charges et travaille à des propositions concrètes qu’elle plaide auprès des offices HLM et des acteurs concernés. L’association veut établir un diagnostic par quartier et pour chaque bailleur social, ainsi que le nombre des familles frappées par les augmentations de charges les plus fortes, pour préciser ces propositions. En outre, elle plaide pour, et veillera à ce qu’aucun locataire ne subisse de procédure d’expulsion pour impayés de charges. Enfin, Alda se demande selon quelle logique le bouclier tarifaire fixant un plafond maximum de 15 % aux hausses des charges d’énergie ne s’applique pas à tous les locataires et comment certains peuvent subir plus de 100 % d’augmentation d’un coup ? Est- ce là le principe d’égalité qui fonde la République ?


NE RESTEZ PAS SEULS

Vous êtes locataires du parc HLM et vos charges ont spectaculairement augmenté ces derniers mois ? Vérifiez dans cette page si vous êtes éligible aux aides existantes, et surtout ne restez pas seuls. Contactez Alda (documents à fournir pour pouvoir étudier votre situation le plus efficacement possible : Appel à provision de charges 2023, appel à provision de charges 2022, la ou les régularisations de charges reçues en 2022) pour étudier ensemble ce qu’il est possible de faire.