Polo Beyris

Chacun dans sa cage ?

La menace de fermeture du bureau de la poste du Polo-Beyris vient se rajouter à un démantèlement continu des services que l’on trouvait au centre du quartier. Ce type de politique a une conséquence bien concrète : transformer en quartier dortoir des parties de Bayonne où régnait autrefois une vie sociale animée par un lieu central où les habitants se croisaient régulièrement, en venant y faire telle démarche ou tel achat.

Malheur aux plus pauvres !

La crise du coronavirus et les deux confinements qui l’ont déjà accompagnée vient également accentuer une tendance particulièrement dangereuse. Ce système économique capitaliste nous enferme de plus en plus dans un statut d’individu coupé des autres, isolé et donc plus faible et plus vulnérable. On remplace les relations sociales d’autrefois, gratuites et humainement enrichissantes, par la consommation individuelle, coûteuse et humainement appauvrissante. Plus de biens, moins de liens. Et malheur à ceux qui n’en n’ont pas les moyens !

Confinés à vie ?

Le confinement a en effet montré qu’une société, où les relations humaines directes seraient réduites au maximum, est hélas techniquement possible. On peut rester des mois, voire des années à télétravailler de chez soi, commander ses courses sur Amazon ou Cdiscount, se faire livrer un repas tout prêt par Uber Eats, jouer aux jeux vidéos ou regarder Netflix pendant des temps infinis, n’avoir de relations sociales que via facebook ou WhatsApp.

Déjà au Japon, des centaines de milliers de jeunes vivent ainsi seuls pendant des années cloîtrés chez eux, sans jamais sortir de leur appartement voire de leur chambre. On les appelle les «hikikomori».

Du ballon de foot à la gameboy

Un habitant de la ZUP racontait récemment à Alda « quand j’étais jeune, un de nous avait eu un ballon de foot en cadeau pour Noël, du coup toute la bande de potes, on en profitait et on passait nos journées dehors à jouer ensemble. Maintenant, on offre des consoles de jeux aux gamins et du coup ils s’enferment dans les apparts pour jouer tout seul ou à deux. Bref, on les éduque tout petits à s’isoler des autres, rien que par le type de jouets proposés ».

Ensemble…

Est-ce là la société dont on rêve ? Non, bien sûr, mais sans même s’en rendre compte, on la construit chaque jour un peu plus. En voulant recréer du lien entre les habitants, de l’action collective, de la convivialité commune, du « toutes et tous ensemble » dans le maximum de domaine, Alda croit qu’il est possible d’aller à contre-courant. Ensemble… tout un programme !

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